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COLOMBIE

Découverte de la capacité à aimer,

De la compassion au quotidien, 

Comme moyen d'être ensemble,

Ciment social,

Moteur des corps,

La danse,

La salsa,

Omniprésente,

Corps chaud,

"Succursale du ciel"!

Performances réalisées à Cali, Colombie, en janvier 2018, en lien avec les oeuvres de Véronique Moser, plasticienne

 

TEXTE ACCOMPAGNANT LA VIDEO 100 SECONDES L'OR

 

Le trésor national en Colombie, Christophe Colomb s’était trompé, ce n’était pas l’or, mais le peuple et sa capacité à aimer !

 

Histoire vécue au musée de l’or à Cali, Colombie (pays où les colons ont trouvé et pillé le plus d’or !)

 

Alors que je réalise une performance de 100 secondes dans la mesure de ce qui m’est autorisé comme mouvement !

 

Le gardien : C’est quoi que vous faites ? C’est spirituel ?

 

Moi : c’est de la danse, je fais un projet dans différents lieux de Cali.

Le gardien : oui mais c’est spirituel là ce que vous faites car vous filmez de l’or ?

 

Moi : Je travail avec des ombres et mets en valeur la lumière, parfois on voit la netteté sur l’or et parfois sur la forme, ça dépend de la mise au point, comme une ombre métaphorique. Moi j’y vois un peu comme notre époque où l’obscurantisme cache un peu la lumière (l’image est un raccourci un peu rapide car je lui parle en espagnol !). C’est une question de point de vue et de focale.

 

Le gardien : Oui mais la lumière, l’or, c’est Dieu. Et il me raconte l’histoire des nouveaux nés, à qui on met un bracelet d’or dès la naissance pour écarter d’eux la maladie et la mort. L’or représente Dieu et sa lumière protectrice, qui chasse l’ombre et toute négativité de la vie de l’enfant. Et lui permettant de grandir en toute sécurité.

Il me demande encore si mon art est spirituel…

 

Moi : Oui, parce qu’il n’y a pas de différence pour moi entre le niveau physique, esthétique, le sentiment et le spirituel. C’est lorsque l’on est touché et que notre esprit/corps est orienté à voir certaines choses ici dans le monde manifesté que tout est réuni, on ressent une fulgurance où tout ça c’est la même chose.

 

Le gardien : Oui évidement ! La lumière l’or et Dieu c’est pareil et nous pouvons le voir ici lorsque nous sommes ouvert à cette vision du monde.

(Bernal Sabah Costaricien) me racontait que les Latino-américains ne font pas la différence entre imaginaire et réel, métaphorique et concret. Pour ce gardien de musée, l’or qu’il garde est précieux plus parce qu’il porte la lumière de Dieu, qui nous protège dans nos vies, pour avoir bonne santé, plus que parce que l’or a une valeur pécuniaire.

C’est beau, j’ai l’impression de rencontrer un indigène, avant l’arrivée ici de Christophe Colomb et la barbarie qui s’est abattue ici pour piller les richesses.

 

Moi : et vous savez que vous m’avez confié un trésor à la valeur inestimable.

 

Le gardien : Oui mais vous en France vous avez l’amour, les bisous, les quais… C’est encore mieux !

 

Moi : Quoi ? Nous l’amour ? Mais vous voulez rire ? Vous dans un magasin, Ici, en gare routière, au musée, dans la rue, un inconnu ou une inconnue, vous appelle, mi amore, mi corazon, mi vida, mi querida (Mon amour, mon cœur, ma vie, ma chérie), et nous on met 1 an avant d’appeler notre amour par ces mots tendres ! C’est vous qui êtes le peuple de l’amour ! Pas nous. Nous on a beaucoup de mal avec le sentiment d’amour !

 

Le gardien est très étonné, il ne savait pas du tout cela ! Il en est ébahi !

 

Mes yeux en sont tout changés et grâce à ce gardien du musée de l’or, je vois tout autrement. Dans la rue, le soleil décline pour se coucher, il répand une coulée d’or généreux dans la rue. La flèche dorée me montre le soleil. Pour les ancêtres de ce peuple d’amour, le soleil était leur Dieu.

 

Le trésor national en Colombie, Christophe Colomb s’était trompé, ce n’était pas l’or, mais le peuple et sa capacité à aimer !

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